Tristan Corbière, ou l’appel de l’amer
Le mois de mars se termine, l’occasion de publier ces quelques lignes sur poète breton qui semble définitivement oublié, pour marquer le 140ème anniversaire de sa disparition, à l’âge de trente ans.
Edouard-Joachim Corbière (son vrai prénom) était le fils d’un marin et écrivain qui eut son heure de gloire, Edouard Corbière, auteur de récits et souvenirs maritimes régulièrement republiés, et non moins régulièrement oubliés. Tristan (nommons-le ainsi puisqu’il a choisi son prénom) ne pourra embrasser la carrière de son père, bien qu’il ressente l’appel de la mer, sa santé fragile ne le lui permettra pas.
Qu’à cela ne tienne, il sera poète. Dans l’impossibilité de vivre une vie « normale » après l’aggravation de son état de santé, il entame une existence marginale, d’excentrique, dans une maison que possèdent ses parents à Roscoff. En 1873 paraît, publié à compte d’auteur, son unique recueil de poèmes, « Les amours jaunes ». Notre poète, qui rejette toutes les écoles et se veut inclassable (ce qu’il est bel et bien), passa inaperçu de son vivant. C’est Verlaine, dans son essai « Les poètes maudits » qui le révèle dix ans plus tard.
Sa poésie, heurtée, violente, emprunte de symbolisme, n’appartient qu’à lui. « Les amours jaunes » demeurent dans la poésie française comme la braise encore ardente issue de la consomption d’une vie brève et fiévreuse…
Je ne saurai trop vous en recommander chaudement la découverte.
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