Le 24 février 1939 s’éteignit l’un des écrivains français les plus fascinants de son temps : Gustave Le Rouge. Cet auteur, bien oublié aujourd’hui, exerce sur ses lectrices et lecteurs une fascination presque immédiate, tant son oeuvre est foisonnante, et constitue, par la récurrence de certains thèmes, un univers complexe et un peu fou, où le roman d’aventure croise la Science-Fiction et le fantastique, et où les forces occultes de la magie se dressent contre la puissance émergente de la science. Chacun des romans-feuilletons de ce précurseur génial de la SF ouvre de nouvelles portes, de nouvelles perspectives, se fourvoie parfois dans des impasses, ou revient sur des thèmes qui hantent la littérature depuis son commencement… Obsédante, foisonnante, labyrinthique, son oeuvre forme une sorte de tourbillon où le passé sans cesse rencontre le futur, et où le feuilleton d’antan se frotte aux expériences les plus folles d’anticipation.

Une vie comme un roman !

Si Gustave Le Rouge hante encore les coulisses de la littérature française et même mondiale, c’est que ce diable d’homme a plus d’une corde à son arc : poète, proche des surréalistes, il fit partie du dernier cercle autour de Verlaine à sa mort ; extrêmement prolixe (on lui doit, selon Blaise Cendrars qui dans l’Homme foudroyé évoque sous la forme du roman l’existence rocambolesque de Le Rouge, 392 textes) il fascina les surréalistes ; et, utilisant son ahurissante érudition pour enrichir encore ses écrits, il constitue un écrivain à part dans l’histoire de la SF française.

Oui, vraiment sa vie fut un roman, au point qu’il est difficile de séparer la vérité de la fiction, qui semble avoir voulu absorber l’un de ses plus brillants serviteurs ; à moins que ce ne soit la réalité qui, au contact de ce diable d’homme, ait commencé à douter d’elle-même ? quoi qu’il en soit, il serait difficile de l’évoquer exhaustivement ici ! Tour à tour journaliste, poète, agriculteur en Afrique du Nord, correspondant de guerre, romancier… Le Rouge écrit, s’illustre dans le feuilleton (notamment avec le cycle du Docteur Cornélius), revient à la fin de sa vie sur une partie de son oeuvre… une vie riche, intense et parsemée de faits insolites, de rencontres, d’aventures ; ce qui ne l’empêcha pas de développer une écriture qui ne ressemble à aucune autre !

Le Cycle martien de Gustave Le Rouge

Outre les cycles consacrés au Mystérieux docteur Cornélius et à la Conspiration des milliardaires, la plupart des connaisseurs retiennent le cycle martien de Gustave Le Rouge au titre de ses chefs-d’oeuvre. Plus concis que les grands feuilletons évoqués, puisque se résumant en deux tomes, retravaillés à partir de 1912, il offre ce que peut donner de mieux cet écrivain atypique : science-fiction, magie, occultisme, poésie et terreur se mêlent dans l’aventure de Robert Darvel, d’une manière inimitable.

Nous vous invitons donc à découvrir, si ce n’est fait, le chef-d’oeuvre de Gustave Le Rouge, le Cycle martien, composé de :

Le naufragé de l’espace (premier titre : Le prisonnier de la planète Mars) ;

L’astre d’épouvante (premier titre : La guerre des vampires).

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