L'Homme qui voulut être roi

Il y a peut-être sur terre deux sortes de personnes : ceux qui détestent Rudyard Kipling parce qu’il était un représentant du colonialisme anglais… et ceux qui l’ont lu. Car l’œuvre de Kipling, n’en déplaise aux critiques de salon, ne peut en aucun cas se résumer à une prétendue apologie de l’Empire : au contraire, sa cruelle ironie dans chacune de ses nouvelles, chacun de ses romans, ne laisse personne indemne. L’auteur, prix Nobel de littérature, observe plus qu’il ne juge, mais d’un œil qui, à bien le lire, n’a rien d’occidental. Ce merveilleux conteur parvient à se glisser avec aisance dans les interstices de son époque, se défendant d’outrepasser son rôle de conteur, qu’il tint merveilleusement.

L’Homme qui voulut être roi fait partie de ces contes, teintés de réalisme, où Rudyard Kipling rend palpable la poussière des chemins, le soleil impitoyable, l’absurdité coloniale et l’universelle soif du pouvoir qui conduit invariablement à la chute. L’aventure de l’Homme qui voulut être roi, d’une certaine manière, c’est l’aventure coloniale, une histoire de civilisations aux liens ambivalents, entre dédain, mensonge, pillage et fascination réciproque.

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Il fut un temps où l’Orient portait pour les aventuriers de toute espèce les plus folles espérances : des richesses fabuleuses n’attendaient, semblait-il, que de se laisser conquérir par des hommes décidés. Ne vit-on pas un certain Brook devenir sultan de Sarawak ?

Peachey et Dravot sont certainement de cette trempe : ils décident de rallier, seuls, les confins de l’Empire britannique pour y chercher fortune et honneur : quelque part au Kafirhistan, les attend, ils en sont sûrs, quelque guerre tribale dont ils sauront tirer profit. Et pourquoi pas, avec un peu de chance, réussir le même coup de maître que Brook ?

Mais les deux hommes apprendront à leurs dépens que le statut de demi-dieu s’accompagne souvent d’inconvénients majeurs et que même les plus grands rois peuvent chuter…

Une aventure hors du commun, par l’un des plus grands auteurs de son temps.

 

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